06 Jun Transport international par bus : des soutes à risque

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Bien qu’ils risquent gros, les petits commerçants qui s’approvisionnent à Kampala chargent leurs marchandises dans des soutes de bus. A qui incombe l’assurance des marchandises ?Il y a deux semaines, un bus de l’agence ougandaise

 

« Horizon », qui fait le circuit Bujumbura-Kampala, prend feu à l’entrée de la ville de Bujumbura. Le 24 avril 2014, un incendie consumait un bus de « Gaagaa Coach » à quelques kilomètres de Kigali en provenance de Kampala. Dans les deux cas, des marchandises sont consumées à l’intérieur des soutes.

Malgré le risque, pour raison de rapidité, les commerçants préfèrent le transport de marchandises par bus au transport par camion « Fuso ».

Mais, chaque fois qu’il y a incendie, la question au bout des lèvres de chaque commerçant est de savoir si les propriétaires du bus ont pris soin de prendre l’assurance des marchandises.

Un employé de « Gaagaa Coach » indiquait, en décembre 2014, que l’agence paie les indemnités sur base de factures de marchandises. Le directeur des opérations à l’agence « Horizon »soutient lui que leurs bus sont assurés, les passagers et les marchandises mêmement. Mais à la question de savoir la compagnie qui assure les marchandises transportées dans les soutes, il se contente d’indiquer qu’à l’embarquement, « Horizon » dresse un manifeste des passagers et de leurs marchandises.
« L’indemnisation se fera en fonction de ce manifeste ».

Mais il inventorie des cas de commerçants « tricheurs », dont les déclarations pour indemnisation sont irrecevables. Il s’agit notamment de ceux qui soudoient les portefaix pour charger les marchandises non enregistrées sur les manifestes. Ce sont aussi des passagers qui n’avaient aucune marchandise dans le bus. « Ce sont de ces passagers qui crient à tue-tête, plus que les passagers honnêtes pour réclamer des indemnités».

L’assurance marchandise revient au commerçant

Eric Ntangaro de l’Association des Transporteurs internationaux du Burundi (ATIB) ainsi que des employés de la Société d’Assurance du Burundi (Socabu) doutent qu’il y ait une société d’assurance qui prendrait le risque d’assurer les marchandises entreposées dans des soutes de véhicules destinés au transport en commun, de vieux bus de surcroît.

Tous croient savoir qu’en cas d’accident, le litige entre le propriétaire d’une marchandise et l’agence est réglé à l’amiable : les agences trouvent une formule pour désintéresser les passagers.

Mais cette procédure présente un risque pour le commerçant. Un avocat souligne que comme il n’existe aucun contrat entre l’agence et le commerçant, l’arrangement à l’amiable peut se résoudre en défaveur de ce dernier.

Signalons que, selon la loi en vigueur, les commerçants qui importent ou exportent des marchandises d’au moins cinq millions de Fbu doivent prendre une assurance pour ces marchandises dans une compagnie d’assurance agréée au Burundi. Mais, les commerçants rencontrés disent que s’ils devaient faire assurer leurs marchandises, cela entraînerait une envolée de prix sur le marché, alors que les Burundais ont un pouvoir d’achat très faible. En cas d’incendie ou d’autre accident, ils veulent toujours que les propriétaires de bus les indemnisent.